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RBS double sa perte nette et prévient de nouvelles difficultés à venir
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- Publié le 29.04.2016 à 17:04
- Mis à jour le 29.04.2016 à 17:20
La Royal Bank of Scotland (RBS) est passée sous le giron de l'Etat, qui avait volé à son secours pendant la crise financière internationale via un plan de sauvetage de plus de 45 milliards de livres - Warren Allott AFPRoyal Bank of Scotland a annoncé vendredi une lourde perte nette de presque un milliard de livres au premier trimestre et prévenu de nouvelles difficultés à venir, renvoyant aux calendes grecques le versement de son premier dividende depuis 2008.
Royal Bank of Scotland a annoncé vendredi une lourde perte nette de presque un milliard de livres au premier trimestre et prévenu de nouvelles difficultés à venir, renvoyant aux calendes grecques le versement de son premier dividende depuis 2008.
Lors des trois premiers mois de 2016, la banque détenue à près de 73% par les pouvoirs publics a enregistré une perte nette de 968 millions de livres (1,25 milliard d'euros). Elle a versé pendant cette période un montant de 1,193 milliard de livres (1,55 milliard d'euros) à l'Etat britannique pour avoir le droit, plus tard, de reprendre le versement de dividendes à ses actionnaires.
Le groupe est passé sous le giron de l'Etat, qui avait volé à son secours pendant la crise financière internationale via un plan de sauvetage de plus de 45 milliards de livres. RBS a accumulé depuis presque 50 milliards de livres de pertes nettes et a nettement réduit la voilure notamment dans son activité internationale de banque d'investissement, supprimant des milliers d'emploi au passage.
Au premier trimestre 2016, son produit net bancaire s'est toutefois peu ou prou maintenu, à 2,156 milliards de livres (2,8 milliards d'euros), et son bénéfice avant impôt a été plus que décuplé, à 421 millions de livres.
Il a en effet nettement réduit ses dépenses pour solder ses mauvaises conduites, passées à 31 millions de livres contre 856 millions l'an passé, lorsqu'elles avaient intégré entre autres des provisions en lien avec les enquêtes sur les manipulations du marché des changes et des charges pour indemniser les victimes d'un scandale d'assurance-crédit (PPI) au Royaume-Uni.
Le groupe a en outre réduit presque de moitié, à 238 millions de livres, ses frais de restructuration. Ces frais ont, au premier trimestre, compris notamment les dépenses liées à la préparation de la cession de sa filiale Williams & Glyn, un réseau de 300 agences de banque de détail que l'Union européenne a demandé à RBS de céder d'ici à la fin 2017.
Mais RBS a répété qu'en raison de la complexité des activités de Williams & Glyn, cette vente ne pourrait pas être réalisée d'ici à cette échéance, et que le coût financier pour RBS risquait en conséquence d'être «nettement plus élevé» qu'estimé au départ.
- Poursuites américaines -
Pour le reste de l'année en cours, la banque a prévenu de surcroît qu'elle faisait face à «de nombreuses incertitudes, notamment celle causée par le référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne» le 23 juin, et ajouté qu'elle pourrait intégrer de nouvelles provisions importantes pour mauvaises conduites, particulièrement aux Etats-Unis.
Elle a aussi indiqué que l'autorité suisse de surveillance des marchés (Finma) avait ouvert une procédure contre Coutts, son ancienne filiale de gestion de fortune aujourd'hui propriété de l'établissement genevois Union bancaire privée (UBP).
«Royal Bank of Scotland a annoncé des résultats très mitigés, bien qu'au vu des circonstances, les investisseurs peuvent se féliciter de n'avoir pas subi de nouvelle douche froide», a expliqué Laith Khalaf, analyste chez Hargreaves Lansdown.
Mais il a souligné aussi que «du côté du règlement des mauvaises conduites, RBS a encore du pain sur la planche». La FHFA (Federal Housing Finance Agency), un des régulateurs américains, a notamment engagé des poursuites contre RBS pour avoir élaboré des produits financiers adossés à des prêts «subprime» mis en cause dans la crise financière de 2008, qui avaient entraîné des pertes énormes pour des investisseurs.
«La banque a de surcroît confirmé être en retard pour la cession de Williams & Glyn, ce qui obscurcit l'ensemble de ses résultats. Cela repousse à loin le retour du versement d'un dividende, dont les investisseurs auront in fine sans doute été privés pendant dix ans», a ajouté M. Khalaf.
L'action RBS chutait de 5,27% à 231,90 pence vendredi à 14H30 GMT à la Bourse de Londres, dont l'indice vedette FTSE-100 perdait dans le même temps autour de 0,7%.
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