• Le gouverneur de la Banque de France appelle l'exécutif à amplifier les réformes

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    Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau le 18 mai 2016 à ParisLe gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau le 18 mai 2016 à Paris - PHILIPPE LOPEZ AFP

    En plein débat sur la loi Travail, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a appelé mercredi l'exécutif à "amplifier les réformes" afin de "retrouver une croissance" économique "plus forte et créatrice d'emploi".

    En plein débat sur la loi Travail, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a appelé mercredi l'exécutif à «amplifier les réformes» afin de «retrouver une croissance» économique «plus forte et créatrice d'emploi».

    «Dans un environnement économique plus favorable en 2015, des progrès ont été accomplis», a reconnu M. Villeroy de Galhau, en présentant sa traditionnelle Lettre au président de la République, qui accompagne le rapport annuel de la Banque de France.

    «Pour autant, le chemin à parcourir reste très significatif», a ajouté le gouverneur, évoquant des «faiblesses économiques et sociales persistantes», comme le chômage des jeunes (24%) et un déficit plus élevé que ses voisins européens.

    La France a enregistré au premier trimestre une croissance de 0,5% supérieure aux attentes, laissant entrevoir une embellie économique en 2016. Mais la croissance y reste inférieure à celle de la zone euro, à 1,3% en 2015 contre 1,5% en moyenne.

    «Depuis trop d'années, la performance française est décevante», juge le banquier central. Pour cette raison, «une amplification substantielle des réformes», notamment des «réformes structurelles», est «nécessaire», ajoute celui qui a été choisi par François Hollande pour succéder en novembre à Christian Noyer.

    Le gouverneur de la Banque de France, pour cela, invite l'exécutif à agir sur quatre axes, également identifiés par l'OCDE, la Commission européenne ou la Cour des Comptes: les entreprises, l'emploi, l'éducation et l'Etat - qualifiés de «quatre E».

    Concernant les entreprises, M. Villeroy de Galhau préconise de lutter contre les «rigidités sur les marchés des biens et services», en supprimant certaines «barrières à l'entrée» et en facilitant l'accès au financement par les fonds propres.

    Sur l'emploi, il appelle à mettre fin aux «rigidités» qui freinent, selon lui, «l'adaptation des entreprises» et «dissuadent l'embauche». «Le dialogue social doit être rénové au niveau de l'entreprise, au plus près de la réalité économique et humaine», insiste-t-il.

    Cette prise de position intervient en plein conflit sur la loi Travail, adopté sans vote après recours à l'article 49-3 et contestée par la rue et qui prévoit justement de décentraliser le dialogue social, pour plus de «souplesse».

    - «Pédagogie indispensable» -

    Ce texte «apporte des progrès bienvenus», juge M. Villeroy de Galhau, pour qui le «statu quo» ne serait pas une bonne solution. «Réformer notre pays n'est pas une tâche aisée», a-t-il toutefois reconnu. «Il y a à l'évidence une pédagogie indispensable pour convaincre que cette nécessité peut se transformer en action».

    S'agissant de l'éducation, le gouverneur de la Banque de France préconise de mieux adapter la formation des jeunes aux besoins des entreprises et de poursuivre la réforme de l'Etat, en faisant «de vrais choix de missions».

    Il est possible de procéder à des «redéploiements», en augmentant «les taxes sur les énergies fossiles», dont les cours sont bas, pour «alléger celles sur le travail», estime ainsi le gouverneur, qui insiste sur la «maîtrise des dépenses publiques».

    Le gouvernement s'est engagé à ramener en 2016 le déficit public à 3,3%, après 3,6% cette année. Mais l'exécutif a annoncé depuis le début de l'année une série de nouvelles mesures qui font craindre à l'opposition un dérapage des dépenses.

    «Il est essentiel pour la crédibilité de notre pays en Europe de ne rien relâcher de notre discipline budgétaire et de passer nettement sous les 3% de déficit en 2017», insiste l'ex-directeur de cabinet de Dominique Strauss-Kahn.

    Un ensemble d'objectifs qu'il est possible d'atteindre simultanément, sans remettre en cause notre «modèle social commun», juge le banquier central, qui prend pour exemple l'Allemagne des années 2000 et l'Espagne des années 2010.

    «Nous, Français, tendons à montrer une certaine préférence pour la division. C'est peut-être hérité des Gaulois», a regretté l'ancien directeur général délégué de BNP Paribas, interrogé sur BFMTV.

    Dans les «débats actuels», «il y a un renvoi des responsabilités entre pouvoirs publics, patronat, syndicats. Je crois qu'il serait préférable que nous consacrions une partie de notre énergie à construire des stratégies partagées», a-t-il conclu.


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