Dans votre vie d’automobiliste, beaucoup de choses évoluent ces jours-ci. Certaines règles de conduite sont déjà en vigueur.
PV sans que vous soyez arrêté : 7 infractions concernées en plus
Jusqu’à aujourd’hui, peu d’infractions pouvaient être relevées sans que vous soyez arrêté par les policiers. Il y avait les excès de vitesse, bien sûr ; mais aussi les feux rouges et les stop grillés, le stationnement gênant ou interdit, et la circulation dans les couloirs de bus. Mais c’était tout.
Désormais, sept nouvelles infractions peuvent être relevées sans que vous soyez intercepté :
- la ceinture de sécurité non bouclée
- l'utilisation du portable au volant, lorsqu’il est tenu en main
- la circulation ou l'arrêt sur les bandes d'arrêt d'urgence
- le chevauchement ou le franchissement d’une ligne continue
- le non-respect des règles de dépassement (si vous oubliez votre clignotant, que vous mordez sur une ligne continue, que vous vous rapprochez trop de la voiture ou du deux-roues doublé, ou que vous vous rabattez trop brutalement)
- le non-respect des « sas-vélos » : cette zone qu’il faut laisser libre devant vous, lorsque vous vous arrêtez à un feu rouge (attention, c’est une règle assez récente – 1998 – et peu connue chez nous)
- pour les scooters et les motos, le non-port du casque.
Pour toutes ces infractions, vous pouvez recevoir un PV, chez vous, sans même avoir vu de policier : elles peuvent être relevées « à la volée », ou par vidéo.
=> Le problème : contester ces infractions va devenir, concrètement, impossible. Pour le téléphone au volant, il pourra arriver que les policiers aient mal vu. Il est arrivé que certains se soient fait arrêter, parce qu’ils se grattaient l’oreille. Dans ce cas, à moins de prouver, sur place, qu’il n’y a aucun téléphone à votre portée, impossible d’argumenter de votre bon droit.
Flash avec une voiture de société : vous aurez le retrait de points
Jusqu’ici, lorsque vous vous faisiez flasher (excès de vitesse ou feu rouge) avec une voiture de société, la plupart du temps, votre employeur payait l’amende ; vous lui remboursiez ; mais le conducteur précis de la voiture au moment de l’infraction n’était pas connu. Faute de conducteur identifié, il n’y avait aucun retrait de point.
Fini.
Maintenant, l’employeur est tenu de dénoncer son salarié. S’il ne le fait pas, il s’expose à une amende de 1 875 €. Autrement dit : il le fera. Selon la Sécurité Routière, ce sont jusqu’à présent deux millions de points qui n’étaient pas retirés. Ils le seront donc à partir d’aujourd’hui.
=> La difficulté : dans certaines entreprises, la traçabilité des conducteurs qui se succèdent au volant d’un véhicule de société n’est pas assuré jusqu’ici. Il va falloir mettre en place des systèmes qui permettent l’identification des conducteurs. Et que ce système soit réellement fiable. Sinon, gros litiges en perspective…
Vitres sur-teintées : interdites à l’avant
La volonté de l’Etat est de laisser visible le conducteur depuis l’extérieur. Avant tout, pour des raisons de sécurité publique ; accessoirement, pour verbaliser un automobiliste qui ne respecterait pas certaines règles, comme le téléphone tenu en main. Il ne faut donc pas que les vitres avant laissent passer moins de 70% de la lumière.
Environ deux millions d’automobilistes se retrouvent donc en infraction. Et la sanction est très lourde : 135 € d’amende, 3 points retirés.
=> La difficulté : décoller les films sur-teintés n’est pas évident. Tentez le coup avec un sèche-cheveux ou un pistolet à vapeur (pour faire fondre la colle). Sinon, vous pouvez louer un nettoyeur à la vapeur ; ou avoir recours à de l’ammoniaque, que vous faites pénétrer jusqu’à la colle, en tailladant le film plastique (mais attention de ne pas rayer le verre ; et l’ammoniaque est toxique)
=> La polémique : il n’existe pas d’appareil homologué pour calculer le niveau de transparence des vitres. Les PV pourraient donc être contestables.
Pièces d’occasion : proposées par les garagistes
La possibilité de réparer une voiture avec des pièces d’occasion va être légalement généralisée. Aussi bien pour les interventions mécaniques qu’en carrosserie. L’idée est d’éviter un gaspillage (pénalisant pour l’environnement) et de ménager les finances des automobilistes : les réparations devraient coûter de l’ordre de 30% de moins, au final.
Cette pratique existait déjà avec les pièces en échange standard ; et certains carrossiers avaient aussi recours à des pièces de « ré-emploi » pour réparer une voiture après accident. L’idée est d’élargir cette pratique. Mais pas à tout. Sont exclus de cette ré-utilisation tous les organes liés à la sécurité : trains roulants, éléments de freinage, direction.
Et il ne faut pas, bien sûr, qu’il s’agisse d’une réparation au rabais. La même obligation de qualité est attendue de la part du garagiste ; et les réparations sont garanties de la même manière.
La nouvelle loi entrera en vigueur fin janvier.
=> Le regret : il était initialement prévu que ce soient les garagistes qui, à chaque réparation, proposent au client l’emploi de pièces d’occasion ; ce sera finalement à vous, automobiliste, de le demander expressément. Deux devis vous seront alors présenté : un avec des pièces neuves, l’autre avec des pièces d’occasion.